Antananarivo, 24 octobre 2025
Il y a quelques jours, Sœur Annick a eu peur ; des vols, des pillages, des coups de feu, deux morts, tout ceci
dans le voisinage de la communauté des Filles de la Charité à Tanjombato,
quartier pauvre de la capitale. Il ne restait plus rien dans le centre de
stockage de produits alimentaires jouxtant la Communauté, ce même lieu qui livrait gratuitement cinquante kilos de pâtes par semaine pour les enfants
pauvres dont s’occupe Sœur Annick et ses Consœurs. Ces religieuses courageuses
et œuvrant quotidiennement pour leurs prochains, viennent d’ouvrir un centre d’alphabétisation dont bénéficient plus de septante enfants des rues, analphabètes.
Aujourd’hui, le calme est heureusement revenu dans ce pays si corrompu, riche naturellement, mais qui détient le triste record des pays les plus pauvres au monde, avec plus de 80% de la population vivant sous le seuil de la pauvreté, avec moins de deux dollars/jour.
Comment enrayer cette corruption, plus grand fléau que porte la terre ? Immense combat qui commence par faire comprendre aux jeunes d’abord, et bien-sûr à toute la société, que la corruption c’est voler l’argent du peuple et c’est tuer « à petit feu » tous les pauvres qui ont faim, qui n’ont pas d’argent pour se soigner, les innocents rendus analphabètes, sans défense.
C’est donc un devoir à tout à chacun, et en particulier aux religieuses et religieux, de faire prendre conscience de la gravité de cette pratique ignoble, devenue une normalité. J’ai personnellement l’opportunité de rencontrer des religieuses, des prêtres, des évêques pour échanger sur ce thème brûlant. Père Célestin, curé de la paroisse de Tanjombato, a apprécié ce dialogue qui donne du courage d’aller au combat, m’a-t-il déclaré.
François
